Les kokedama

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Les kokedama (苔玉), des « sphères de mousse » sur lesquelles s'épanouissent une plante, sont apparus au Japon au début des années 1990.

Dans les grandes villes japonaises, on trouve des fleuristes spécialisés dans les kokedama ou des espaces consacrés au kokedama dans certains grands magasins.

 

 

Cette mise en situation très particulière des plantes met celles-ci en valeur et la mousse donne un aspect très naturel à la conception. Le kokedama trouve son origine dans le mariage de plusieurs techniques ancestrales existantes au Japon. On peut en citer trois principales :

Nearai (根洗い) : association de plantes sauvages placées sur un dôme de terreau de petite taille (10 à 15 cm) posé dans une poterie traditionnelle.

Kusamono : association de plantes de saison implantées dans une poterie artisanale laquelle est posée sur un jiita (地板) (tranche de bois très ancien laquée). Les kusamono sont dits plantes d'accompagnement car placés à côté d'un bonsaï pour indiquer la saison.

Bonsaï : arbre contraint à rester de petite taille et planté dans une poterie traditionnelle.

 

 

Il existe diverses techniques, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients.

Technique dite traditionnelle

Le substrat à utiliser est à base d'une argile noire récoltée au fond des rizières et d'akadama (赤玉, argile rouge granuleuse). On ajoute divers composants comme de la terre du Mont Fuji (富士砂, Fuji-zuna). Chaque école possède ses secrets. Les proportions des différents constituants varient beaucoup en fonction des exigences de la plante. Le port de gants fins est conseillé pour éviter d'avoir des mains noircies. Le mélange obtenu doit être pétri longuement avec précaution pour éviter de broyer l'akadama. On obtient une pâte plastique. On peut alors la façonner en boule.

La plante est enlevée de son pot et les racines de la plante sont débarrassées de la terre avec précaution. On utilise un démêleur (morceau de bambou en forme de lame). Les racines trop importantes peuvent être taillées (jusqu'à 1/3). Le végétal est prêt à être « transplanté ». On rassemble alors légèrement les racines. On applique le mélange sur les racines en évitant de casser les radicelles qui sont très fragiles. On ajoute du mélange jusqu'à obtenir une sphère. La taille de la sphère est question d'esthétisme. Elle est couramment de six à dix centimètres.

La dernière étape consiste à habiller la sphère de mousse. On prend un morceau de mousse plate et l'on recouvre la sphère. Il est souvent nécessaire d'utiliser plusieurs morceaux. La mousse est fixée à l'aide d'un fil enroulé autour de la sphère de manière irrégulière selon des méridiens imaginaires. En fonction des écoles de kokedama, le fil est soit en aluminium (0,5 mm), soit en coton noir, soit en coton vert ou soit en nylon.

Une fois fini, la mousse peut être taillée pour donner un aspect plus lisse. Puis, le kokedama est plongé dans l'eau pendant environ dix minutes. Cela permet de le laver (de l'argile noire et des petits débris végétaux en particulier) et de tasser la terre autour des racines. L'eau doit être à température ambiante, voir tiède. Elle doit être faiblement minéralisée (moins de 250 g/l de résidus minéraux - sinon il y aura des dépôts de concrétions minérales sur le mousse) et sans chlore (fatal pour les mousses).

Technique de la sphaigne non compressée

Dans cette technique, on utilise de la sphaigne (sphagnum) séchée réhumidifiée qui remplace le mélange de la technique traditionnelle. On enveloppe les racines jusqu'à faire une sphère. Cette sphère est ensuite enveloppée de mousse. Cette technique est utilisée pour les plantes aimant les substrats humides : juncus spiralis, acorus gramineus, ophiopogon, etc.

Technique de la sphaigne compressée

Pour cela on utilise une sphère déjà formée composée de sphaigne colorée et compressée. Ce type de sphère est introuvable en Europe. Il en existe de plusieurs diamètres et plusieurs coloris. Un emplacement au centre permet de placer la plante avec une partie de son terreau. Ces kokedama sont souvent personnalisés avec des yeux, un nez et une bouche.

Technique simplifiée

Le seul matériau utilisé est l'argile noire. On n'enlève pas la terre des racines de la plante. On en enlève un peu afin de former une sphère avec le substrat d'origine de la plante. Puis on applique une couche (0,5 cm environ) de cette argile noire. On enveloppe alors cette sphère de mousse.

L'intérêt est que la plante reste dans son substrat d'origine et l'inconvénient et que l'on obtient un kokedama dont la rétention en eau est très faible. Il demande plus de vigilance pour garder une humidité suffisante.

 

Source : Les kokedama